Dans la nouvelle génération des prodiges anglo-saxons de la forme courte, Kelly Link a incontestablement sa place. Son recueil intitulé La Jeune détective et autres histoires étranges avait déjà donné un aperçu de son talent pour façonner des textes inclassables, à la croisée des genres.

Mais ce qui sans doute marque le plus chez Link, c’est cette façon de raconter, cette voix bien à elle qui marque chaque texte qu’elle offre au public (offrir est sans doute le bon mot puisque la plupart de ses textes sont accessibles en téléchargement gratuit sous licence Creative Commons). Encore une fois, avec La plupart de mes amis se composent d’eau aux deux tiers, elle nous livre un petit tour de force qui déconcerte et saisit. Kelly Link est une véritable magicienne du quotidien et du décalage, du petit rien tissé avec une maîtrise remarquable. Et pour cela, nous lui souhaitons la bienvenue dans l’Angle Mort